Liens : La Presse+, LaPresse.ca
Client : La Presse de Montréal
Catégorie : Journalisme, Écrit
La Presse a sillonné lundi le centre-ville de Port-au-Prince, au lendemain de l’assaut de gangs armés dans les deux plus grandes prisons d’Haïti, et alors que ceux-ci ont tenté de prendre le contrôle du principal aéroport du pays.
Étienne Côté-Paluck
Collaboration spéciale
Port-au-Prince — La prison civile de Port-au-Prince était déserte, lundi midi. Sous un soleil de plomb, trois cadavres en putréfaction jonchaient encore la rue à quelques pas de l’entrée, dont les portes étaient toujours grandes ouvertes. Les quelques personnes encore aux alentours de la prison transportaient des effets personnels pour quitter la zone, à pied ou en véhicule.
Les derniers détenus sur place – un peu moins d’une centaine sur les 3800 que comptait la prison avant l’assaut – ont été déplacés dimanche par la police, qui a abandonné l’endroit, comme a pu le constater La Presse. Un état d’urgence de 72 heures et un couvre-feu ont été instaurés par le pays.
Sans aucune protection, la plupart des résidants et commerçants du centre-ville ont aussi quitté les environs dans les derniers jours.
« Les bandits ont pris le contrôle de toutes les zones en bas », explique en pointant vers la mer Lucien Sanom, mécanicien de 32 ans. Nous l’avons rencontré, lundi, sur la grande place du Champ-de-Mars, à deux coins de rue de la prison civile. « Ce sont les bandits qui sont les chefs, maintenant. On ne peut rien y faire. »
Lire la suite :
Photo de couverture : Ralph Tedy Erol/Reuters